La violence à l'égard des femmes en Côte d'Ivoire demeure une préoccupation majeure, malgré les efforts déployés pour y remédier. Voici un aperçu des faits et chiffres pertinents :

Statistiques sur les violences basées sur le genre (VBG) :

- Prévalence des violences physiques et sexuelles : Selon le Programme National de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (PNLVBG), une femme sur trois en Côte d'Ivoire a été victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Les violences conjugales sont les plus fréquentes, suivies des violences sexuelles et incestueuses.

- Cas signalés en 2022 : Au cours des trois premiers trimestres de l'année 2022, plus de 5 000 cas de VBG ont été enregistrés en Côte d'Ivoire. Ces chiffres indiquent une tendance à la hausse par rapport aux années précédentes.

- Féminicides à Abidjan : En 2023, la ville d'Abidjan a enregistré 416 cas de féminicides, illustrant la gravité du problème dans les zones urbaines.

Initiatives pour lutter contre les violences faites aux femmes :

- Campagnes de sensibilisation : Des campagnes telles que les "16 jours d'activisme contre la violence faite aux femmes" sont organisées annuellement pour sensibiliser le public et promouvoir des actions concrètes en faveur de l'élimination des VBG.

- Engagement gouvernemental : Le gouvernement ivoirien, par l'intermédiaire du Ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfant, a réaffirmé son engagement à œuvrer pour l'élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en appelant à une synergie d'actions pour une tolérance zéro à l'égard de ces violences.

- Reconnaissance internationale : En 2023, la Côte d'Ivoire a été reconnue par l'OCDE comme le pays africain le plus avancé en matière d'égalité des genres, avec un score de 17,3 selon le rapport SIGI. Cependant, cette reconnaissance a suscité des débats parmi les militants féministes locaux, qui soulignent que malgré des lois progressives, leur application reste insuffisante, notamment en ce qui concerne la lutte contre les violences basées sur le genre.

Défis persistants :

- Application des lois : Malgré l'existence de cadres juridiques visant à protéger les femmes, leur mise en œuvre effective reste limitée, entravant la lutte contre les VBG.

- Stéréotypes culturels : Les normes socioculturelles continuent de perpétuer des attitudes discriminatoires à l'égard des femmes, rendant difficile l'éradication des violences.

- Accès à la justice : Les victimes de VBG rencontrent souvent des obstacles pour accéder à la justice, notamment en raison de la stigmatisation et de la peur de représailles.

En conclusion, bien que des progrès aient été réalisés pour combattre la violence à l'égard des femmes en Côte d'Ivoire, des efforts soutenus et une volonté politique accrue sont nécessaires pour surmonter les défis persistants et assurer une protection efficace des droits des femmes. Source : Le Monde.fr

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